jeudi 20 novembre 2008

Quelles données pour justifier Hadopi ?

En avril dernier, la CNIL reprochait au gouvernement de ne pas assez expliquer les motifs qui justifieraient « la création du mécanisme confié à l’HADOPI ». Elle est désormais servie. Annoncée la semaine dernière à coup de dépêches et de chiffres chocs (10 000 emplois perdus à cause de la copie illégale) massivement repris, la fameuse étude (pdf) des cabinets de conseil Equancy et Tera Consultants a été remise aujourd’hui au cabinet de Christine Albanel.

Intitulée Rapport Hadopi - Impact économique de la copie illégale des biens numérisés en France, l’étude multiplie schémas et démonstrations sur les conséquences du piratage. Mais aussi les vérités toute faites et les chiffres tout prêts à être repris dans les discours et autres communiqués. En France, on parlait déjà d’un milliard de fichiers téléchargés en 2007, on pourra maintenant citer les 10 000 emplois (directs et indirects) et 1,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires à imputer à la copie illégale. Outre-Atlantique, on parle de la perte de 750 000 emplois et de plus de 200 milliards de dollars, des données récemment contestées par Wired et Ars Technica.





Le rapport tombe à point nommé. L’effet d’annonce s’inscrit une fois de plus dans un calendrier bien ficelé. Sorti le matin même où le SNEP annonçait les résultats du marché du disque, il débarque quelques semaines avant le passage du texte de loi Création et Internet devant l’Assemblée Nationale. Et aussi une semaine avant le vote du Paquet Télécom (et donc de l’Amendement 138) par le Conseil des ministres européens.

On ne détaillera pas ici les failles du rapport (on conseillera pour cela la lecture de l’article fouillé de Fabrice Epelboin dans Read Write Web), pour s’attarder sur deux points.

Si l’étude se déclare indépendante — et « faite pour le compte de personne » comme le rapporte PC Inpact —, plus de 80% des données proviennent des syndicats et lobbys, de l’industrie culturelle et de l’Etat. Soit de l’ALPA, du SNEP, de l’IPI, ou encore du Ministère de la Culture lui-même. Un schéma d’Epelboin repris ci-dessous le résume efficacement. C’est un peu comme si on faisait une étude sur l’impact de la pêche au thon rouge en Méditerranée avec des chiffres fournis par les thoniers marseillais.


L’autre élément — qui ne choquera peut-être pas le parlementaire qui ne maîtrise pas bien le dossier et croit volontiers qu’il faut trois jours pour télécharger un fichier hébergé au Japon — est que ce rapport va à l’encontre de multiples études menées depuis des années par des cabinets et universitaires du monde entier sur le piratage et son impact économique. « La copie illégale (...) induit inévitablement une moindre activité, voire une contraction de l’activité des secteurs qui la subisse », annonce le rapport en introduction de l’étude. Une affirmation qui sert ensuite de fil conducteur.

Pourtant, la plupart des rapports sérieux effectués sur le sujet concluent que le piratage ne nuit pas à la consommation légale de films et de disques. Au contraire, même. On peut par exemple citer une étude commissionnée par le gouvernement canadien qui montrait que les utilisateurs qui téléchargent sont aussi ceux qui dépensent le plus pour des produits culturels.

En conclusion du rapport, on peut lire : « l’enjeu est clair : pour éviter que 10 000 autres emplois soient à nouveau détruits d’ici à 2012, au moment de l’avènement de la “France numérique”, il est indispensable de laisser davantage d’espace économique à de nouveaux modèles innovants en garantissant une rémunération des droits de propriété intellectuelle. » Quand on entend parler de modèle innovant, on pense plutôt à un mécanisme de type licence globale, pas forcément à la riposte graduée et au filtrage des réseaux. On verra bien si c’est l’avis de la ministre.

jeudi 23 octobre 2008

Free, cheval de Troie de Google ?

Le Plan Numérique 2012 présenté par Eric Besson lundi 20 octobre n’avait rien dit de plus quant à la 4ème licence de téléphonie mobile 3G. Le secrétaire d’Etat à la prospective et à l’économie numérique ne voulait alors « ni imposer, ni exclure » un quelconque candidat à la 4ème licence. 2 jours plus tard, le Canard Enchaîné nous apprenait une toute autre version, celle de la « voix de son maître », qui ne veut pas entendre d’un 4ème opérateur qui ferait de l’ombre à ses protégés Orange, Bouygues et SFR.

C’est évidemment à Free que l’on a pensé dans un premier temps. Free, le candidat malheureux de 2007, à priori à nouveau mis à l’écart du marché de la 3G, à qui l’on demande de revenir toquer à la porte en 2012… D’ici là la 3G aura complètement explosé, et le « nouvel entrant » aura besoin de bien du courage pour casser le jeu à 3 des opérateurs existants.

Cela dit, il me semble que l’on oublie que Free a par deux fois prouvé son incapacité à remplir financièrement les conditions de la 4ème licence (un paiement comptant de 619 millions d’euros). En 2007, c’est la raison pour laquelle le groupe n’a pas obtenu la 4ème licence, alors qu’ils étaient seuls en lice. Cette année encore, Free demande un étalement du paiement. Alors qu’une stratégie de paiement comptant lui aurait peut-être valu plus de faveurs de la part des décideurs publics. Pourquoi persister à jouer la carte de l’indépendance quand celle-ci ne paie pas, ou plus ?

Ceci est d’autant plus étonnant que Free devait avoir dans son jeu des cartes spéciales, comme celle de l’apport financier d’un gros groupe auquel il se serait lié pour le marché de la 3G. C’est Google qui avait été pressenti pour être le trésorier de l’opération il fût un temps, et cette rumeur n’était pas dénué de bon sens.

Les deux groupes se connaissent déjà bien, avec un premier appel du pied de Xavier Niel en 2000 dans le but de racheter aux dirigeants de Google l’exploitation du moteur de recherches en France pour 10 millions de francs.

Google avait par la suite entamé des pourparlers avec Free pour le Wimax. On sait que Free est le détenteur de l’unique licence Wimax Nationale (tandis que Bolloré a 20 licences régionales, et SFR 2 : IDF et PACA), et que Google est déjà présent dans d’autres marchés sur cette technologie. L’idée derrière ce partenariat, pour Free, c’est qu’au cas où la 3G lui échappe, elle ait une 2e possibilité d’installer un réseau d’Internet mobile, avec Google, sur la norme Wimax, Google de son côté y voyant une opportunité de déployer sa stratégie publicitaire et son OS mobile Android. Pourquoi cette carte semble t-elle ne pas ressortir aujourd’hui ?

Et dans le cas où Free réussisse quand même à obtenir un petit lot de la 3G, ils pourraient décider de jouer la complémentarité avec sa licence Wimax pour une couverture optimale. Mais pas sans un apport financier à même de couvrir les frais de développement du Wimax, estimés à un milliard d’euros.

Dans tous les cas, le mythe de Free comme entreprise indépendante et « trublion » semble avoir vécu : le groupe, si son éviction de la 4ème licence est confirmé, aura un besoin impérieux de trouver des partenaires pour développé le Wimax, seule technologie à même de rivaliser avec la 3G, car c’est sur le marché de l’Internet mobile que les prochains profits se réaliseront. Iliad-Free, qui va voir sa manne ADSL se tarir peu à peu, n'a pas le choix. Pour grossir, il faudra s'allier avec un gros, avec les risques que cela peut comporter.

jeudi 16 octobre 2008

L'histoire sans fin de la 3G est presque finie

Bon, eh bien on dirait que la longue et douloureuse histoire de la 3G est en train de prendre fin... D'après le JDN, reprenant le Figaro, généralement bien informé quand il s'agit des hautes sphères de la politique, Sarkozy annoncera lundi 20 octobre que la 4ème licence 3G sera pour ses chouchous, c'est à dire les 3 opérateurs de téléphonie mobile existants : Orange, Bouygues, et SFR :

"Selon un article du "Figaro" paru le 14 octobre, qui cite des sources proches du dossier, le gouvernement privilégierait l'attribution des fréquences par blocs aux trois grands opérateurs, Orange, SFR et Bouygues Telecom. En contrepartie, le gouvernement leur demanderait des engagements en faveur des opérateurs mobiles virtuels (MVNO)."

J'en connais qui vont grincer des dents cette nuit... Free ? Qui doit avoir perdu des derniers espoirs de rentrer dans la cour des grands ? Kertel ? Qui avait annoncé fièrement qu'il voulait cette licence et voulait même la payer rubis sur l'ongle ? Les autres candidats, sui espéraient peut-être entamer l'oligolopole existant ?

Une pensée ironique pour Martin Bouygues qui doit se frotter les mains... après l'arrêt de la pub sur la télé publique, l'arrêt de la crainte d'une concurrence sur la téléphonie mobile.

Bien joué, en tout cas bien mauvaise nouvelle pour un secteur qui avait un besoin criant d'être mis sous tension, et pour nos bourses, qui ne risquent pas d'arrêter de se vider.

mardi 14 octobre 2008

Le Plan Numérique 2012 : rattraper le retard sera dur

Encore un "Plan", cette fois-ci pour l'économie numérique, avec l'idée de rattraper le retard de la France en la matière, avec seulement 6% du PIB apporté par ce secteur, contre 13% aux USA. Et c'est sans parler des emplois à la clé :

"L'enjeu est d'autant plus crucial que le numérique pourrait permettre, selon les acteurs du secteur, de relancer l'économie française avec un potentiel "d'au moins un demi-point de croissance supplémentaire" et la création de centaines de milliers d'emplois. Un atout non négligeable alors que la France est menacée de récession." (AFP)

Pour ça, il faudrait penser à agiter un peu le cocotier de ce secteur, justement. La bataille de la 3G se transforme lentement mais sûrement en serpent de mer, la concurrence est amorphe, les historiques silencieux sur les sujets qui fâchent, les petits nouveaux trépignent... Je crois que même avec un dessin, l'Etat ne comprend pas que ce sont les structures les plus petites qui sont les plus porteuses de croissance, de dynamisme, et donc d'emploi.

Car si la France est souvent présentée comme la nation de l'ADSL, il ne faut pas oublier quelques chiffres qui sont moins reluisants, la faute en partie à une espèce de léthargie globale engendrée par un oligopole de fait :

"Le plan de développement de l'économie numérique vise à atteindre les objectifs fixés par M. Sarkozy en mars: porter d'ici 2010 à 70%, contre 55% actuellement, la part des ménages équipés d'un ordinateur et connecter 99% des Français à l'internet à haut débit avant 2012 (contre 44% fin 2007)." (AFP, toujours)

La fracture numérique est une réalité, et ne pas être connecté représente un véritable handicap, aussi la couverture du territoire doit être un autre aspect important de ce "Plan Numérique 2012", comme le souligne cet article d'AgoraVox :

"Et pourtant, c’est sur Internet que sont diffusés les nouveaux contenus, du divertissement à la science en passant par l’acutalités et la culture. Les médias traditionnels sont en crise, et les innovations technologiques (la 3G, le WiMax, l’ADSL) attirent toujours plus de créateurs de contenus uniquement sur le web. Les médias traditionnels deviennent d’ailleurs de plus en plus des relais des contenus web, et non plus l’inverse : combien de journaux "papiers" citent des sources internet, des blogs, combien se réfèrent à des contenus vidéos diffusés sur YouTube ou DailyMotion ? Internet est clairement devenue un vecteur incontournable de diffusion des contenus."

N'y a plus qu'à croiser les doigts pour que ce "plan" ne soit pas mis en plan, justement.

vendredi 10 octobre 2008

Prévisions 2009 pour le secteur des télécoms : le fixe va souffrir


C'est une info du Point :

2009 ne sera pas une bonne année pour les équipementiers du secteur des télécoms... avec la crise financière qui mute progressivement en bonne vieille crise économique, les achats sont à la baisse et les équipementiers du secteur vont avoir du mal à revendre leur stock... et vont donc contenir leurs investissements un certain temps.

Première victime, et c'est un signe de la maturité du marché de la téléphonie mobile, en somme, c'est le téléphone fixe qui serait le premier "abandonné" par les utilisateurs, au profit du portable. Dans le cas où un ménage posséderait les deux, l'économie se fera du côté du fixe, selon une étude Nielsen citée par Le Point.

"Il semble que ce soit le fixe qui soit le plus touché et cela pourrait accélérer la baisse du parc téléphonique (fixe) aux Etats-Unis qui, selon la plupart des acteurs va encore baisser de 5% cette année" souligne Yves Gassot du cabinet d'études Idate.

Mais la téléphonie mobile ne sera pas non plus épargné, l'ARPU baissera également.

vendredi 3 octobre 2008

Interview de Viviane Reding par Silicon : extraits choisis

Comme le titre de mon post l'indique, voici quelques passages d'une interview de la commissaire europénne eux NTIC, Viviane Reding, trouvée chez Silicon. , notamment en ce qui concerne le piratage, un sujet qui tient à coeur à pas mal d'acteurs, et dont certains jouent de manière un peu abusive.

La nouvelle législation introduit l’obligation de signaler les internautes qui piratent des contenus protégés. Comment adapter ce texte à des contextes nationaux très hétérogènes ?

La lutte contre le piratage ne peut être effective qu'avec la coopération de tous: les principaux représentants de l'industrie du cinéma et du contenu, les fournisseurs de services internet et les opérateurs de télécommunications. La protection du droit d'auteur et, à travers elle, de la créativité en ligne doivent être garanties. C'est une dimension que la Commission a souhaité pendre en compte : faire en sorte que les consommateurs soient clairement informés, avant la conclusion de leur contrat avec un opérateur, et régulièrement par la suite, de leurs obligations en matière de respect de droits d'auteur et des conséquences juridiques qu'ils encourent s'ils enfreignent la loi.

Cependant, le Parlement européen et le Conseil ont introduit divers amendements à notre texte pour mettre en valeur l'intérêt public, et par conséquent le rôle des pouvoirs publics, dans le respect des droits d'auteur. Les administrations nationales auraient donc pour mission de promouvoir la coopération entre les fournisseurs services de télécommunications et les secteurs liés à l'industrie du contenu.

Certains pays comme la France prévoient des mesures répressives, comme la coupure de l'abonnement Internet pour les récidivistes...

Alors que le piratage reste une préoccupation centrale, il n'y a pas de véritable coopération entre les acteurs dans la plupart des pays européens, à l'exception sans doute de la France qui a suscité un vrai débat sur le rapport Olivennes. La Commission a l'intention d’encourager la mise en place de «codes de bonne conduite» entre les acteurs, notamment pour développer les offres légales, mettre en place des initiatives éducatives et des lois contre les services qui encouragent et facilitent les infractions, et enfin faciliter l'engagement des fournisseurs de services en ligne à remédier rapidement aux violations des droits d'auteur.

En même temps, il me semble indispensable de laisser aux Etats membres la liberté de trouver un bon équilibre entre la nécessité de lutter contre la piraterie en ligne et d'autres objectifs tout aussi importants, tels que l'accès à haut débit pour tous, l'accès universel aux services de communications et les droits et libertés individuelles en ligne.

Pourtant, certains critiquent l'intrusion de telles mesures dans la vie privée des internautes, mesures qui paradoxalement, mettent l’accent sur le respect des donnés personnels. Quelle est votre réaction ?

D’abord, il ne faut pas oublier que les opérateurs sont tenus de respecter certaines restrictions par rapport à la diffusion du contenu illégal, conformément à la directive de 2000 sur le commerce électronique. Ils doivent ainsi se conformer à la législation de l'UE sur le droit d'auteur et l'application des droits de propriété intellectuelle.

Il est également important que les utilisateurs soient clairement informés, à l'avance, qu'ils courent un risque s'ils piratent du contenu en ligne.
D'après moi, les mesures proposées par la Commission respectent le principe de proportionnalité et contribuent efficacement à la lutte contre le piratage en ligne. Cependant, contrôler ou filtrer le contenu qui passe par les réseaux doit être fait avec la plus grande prudence. Il ne s'agit pas non plus de jouer avec la protection de la vie privée des internautes européens!

lundi 22 septembre 2008

0,9%, c'est le prix de la conservation d'un monopole

0,9%. C'est le montant officiel de la taxe "proposée" aux acteurs des télécoms pour financer le groupe France Télévisions quant la suppression de la publicité sera effective (2011 ou 2012). Le Journal du Net reprend l'article du projet de loi portant sur la "modernisation du secteur public de la communication audiovisuelle" :

"La contribution des opérateurs de communications électroniques au financement du service public de l'audiovisuel est également assurée par une taxe due par les opérateurs déclarés auprès de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes sur le montant des abonnements et autres sommes acquittés par les usagers à ces opérateurs en rémunération des services qu'ils fournissent. Le taux de la taxe est de 0,9 %."

Le trio de tête crie évidemment au scandale, mais ces cris d'orfraie n'impressionnent que ceux qui y accordent un brin de vérité... Les opérateurs finiront bien par se satisfaire de cette taxe, vu que de l'autre côté, un deuxième bâton bien plus pénible risque de s'abattre : celui de l'attribution de la 4ème licence 3G de téléphonie mobile, celle qui fait rêver petits (Numéricable, Kertel, Virgin) et grand (Free)... Tout dépendra donc du lotissement de la 4ème licence : attribuer la 4ème licence en un seul lot serait une punition de choix pour les historiques, car seul Free serait en mesure de l'acquérir... dans le cas contraire, si la 4ème licence est découpée en "lots", on pourrait considérer que c'est une punition pour Free, qui aura fort à faire face aux petits qui pourront en acquérir des morceaux, privant Free d'un véritable statut de 4ème opérayeur mobile. Une affaire à suivre !

jeudi 11 septembre 2008

France Tel en retard sur l'optique, bientôt MVNO ?

Encore une bonne info du journal de net qui ne fait que confirmer mes craintes, France Telecom est tout sauf prêt pour le déploiement de la fibre optique...

"Ce que nous devions lancer début 2009 interviendra plutôt début 2010", a déclaré Louis-Pierre Wenes le directeur exécutif France de France Télécom, lors de la conférence i2010 le 9 septembre à Paris, en évoquant le plan de déploiement du réseau fibre de l'opérateur. Ainsi, en 2006, France Télécom avait annoncé viser 150 à 200 000 clients fin 2008 sur une base d'un million de foyers raccordables. Le tout pour un investissement de 270 millions d'euros. Selon Louis-Pierre Wenes, ce retard s'explique par un manque de visibilité sur le plan réglementaire."

Bah, ça fait déjà 2 ans que France Télécom est en retard sur à peu près tous ses tableaux, alors un petit de plus... Je rigole quand même un peu sur l'argument précieux du manque de visibilité règlementaire. Est-ce à dire que le géant orange commence à prendre peur des manoeuvres de ses concurrents, Free et Numéricâble en tête ? Allez, France Telecom en MVNO de l'optique sur le réseau de Free, voilà qui me ferait bien rigoler ! (et qui ne fera pas baisser les tarifs !)

lundi 8 septembre 2008

Free dans la cour des grands... patrons ?

C'est une petite pique un peu perso, mais j'ai quand même envie de vous la livrer, parce qu'après l'histoire de la grenouille qui voulait être aussi grosse que le boeuf (Free ?) et bien on a le boeuf qui veut se faire passer pour une grenouille (Free !), et c'est plus compliqué, c'est trop petit, ça serre, tout ça.

Enfin.

C'est une info de Challenges trouvée ici, dans son numéro des 100 qui (re)font la France, numéro par ailleurs intéressant. Car on y trouve, justement, les nouveaux notables de l'éco-po, les futurs gourous du numérique, les maîtres à penser de nos vies pressées, et c'est à cette occasion que je me suis rappelé de la grenouille, du boeuf, et de Free, dont j'ai pu avoir un aperçu assez.... intime durant ma carrière. Enfin, voilà la phrase, vous m'excusez, les seniors, ça met un peu plus longtemps à dérouler :

"« De Gaulle des télécoms », « charmeur », « iconoclaste fuyant les conventions »… pour comprendre le journalisme selon Challenges, du moins dans ce « dossier », le portait flatteur de Jacques Veyrat (co-dirigeant du groupe Louis Dreyfus et ex-PDG de Neuf Telecom) par Xavier Niel (vice-président d’Iliad-Free) doit être lu juste après celui de Xavier Niel par… Jacques Veyrat : « incontournable », « résultat excellent », « le plus doué des révolutionnaires de l’Internet »…".

Révolutionnaire, jusqu'à un certain point... Faut croire que l'histoire de la 4ème licence lui rappelle ses souvenirs de "petit"... mais Free a bien fini par respecter un certain "équilibre" dans l'ADSL, après avoir certes cassé les prix. Mais finalement, boeuf, c'est pas mal, comme situation, avec toutes ces vaches à lait... Sauf que c'est plus compliqué de se la jouer grenouille quand vient le temps des moissons ! C'est sûrement pour cette raison que coassent Kertel, ou Virgin, qui eux, sont de vrais grenouilles ! Prêtes à partager un baiser pour être princes charmants, au grand dam de Free...

Tout ça, ça n'est pas un compte de fée, c'est cette année !

mercredi 3 septembre 2008

Mine d'or des fréquences libérées. Autorisée aux mineurs ?

Une nouvelle opportunité pour les nouveaux entrants des télécoms : la mise aux enchères des "fréquences en or". Comme le cite le Journal du Net (reprenant Eric Besson) :

"Il est nécessaire de réattribuer les fréquences libérées par le passage au numérique le plus rapidement possible", a déclaré Eric Besson, secrétaire d'Etat français à la Prospective, à l'Evaluation des politiques publiques et au Développement de l'économie numérique, dans le cadre de son intervention le 2 septembre en session plénière devant le Parlement européen réuni à Bruxelles"

Un nouveau filon à exploiter pour ceux qui veulent faire bouger les marchés ! Comme quoi il n'y a pas que la 3G dans la vie (enfin en ce moment, on pourrait presque en douter). Le passage suivant précise une date, qui jette un pavé de plus dans la mare des stratèges des grands groupes qui s'échinent (croyez-moi, j'en croise parfois, ça fume !) :

"Or, Selon "Les Echos", le président de la République française, Nicolas Sarkozy, devrait annoncer d'ici la fin du mois la mise en vente dès 2009 d'une partie du spectre hertzien qui sera libéré dans trois ans par l'extinction du signal analogique. La mise aux enchères ne concernerait que les fréquences attribuées aux acteurs des télécommunications qui pourraient concourir, comme le recommande la Commission du dividende numérique"

... la fin du mois... la même que celle où l'ARCEP dira (ou non) comment découper en lot la 4ème licence 3G ? Cela veut tout simplement dire que les alternatifs (Neuf, Kertel, Virgin) ont une réelle opportunité en jouant sur les deux tableaux : mettre la pression sur les historiques pour la 4ème licence, ce qui pourrait être une belle diversion pour ceux qui désireraient acheter une part de ce "dividende numérique"...

L'été indien, ça doit être ça, bien chaud même au début de l'automne !

mardi 2 septembre 2008

Virgin, la mauvaise foi ?

Une info de la Tribune sur la montée qu créneau de Virgin contre l'attribution telle quelle de la 4ème licence :

Geoffroy Roux de Bézieux, PDG de Virgin plaide pour obtenir des « aménagements au bénéfice d’une meilleure concurrence ». Il conteste que l’attribution de la quatrième licence à un nouvel entrant soit la solution pour renforcer la concurrence du marché mobile et fustige la passivité de l’Arcep.

Virgin Mobile, qui revendique le rang de premier MVNO (hors licences de marques telles que Universal ou M6) avec 900.000 clients, se considère comme « le quatrième opérateur mobile en France ». Il reste loin derrière Bouygues Télécom et ses 9,3 millions d’abonnés. Il prédit que le fournisseur d’accès à Internet Free ne convertirait que 700.000 clients au mobile s’il obtenait la quatrième licence.

Disons plutôt que Virgin, qui n'est toujours pas rentable en tant que MVNO malgré sa base clients plutôt confortable, sait qu'il ne pourra pas gagner si les modalités d'attribution n'évoluent pas. La stratégie de Virgin est donc d'empêcher tout concurrent qui lui est supérieur (vous suivez mon regard, là ?) d'émerger grâce à cette 4ème licence. Ils ne sont pas au bout de leurs craintes !

Un autre papier trouvé ici rapporte les propos de Virgin quant à la fameuse économie de 1000 euros par foyer évoquée par Free au cas où Free serait le détenteur de la 4ème licence. Effectivement, le chiffre paraît gros, ce que souligne Virgin, mais les premières estimations plus raisonnables de Free, à 200 euros d'économies par an et par personne, étaient crédibles. D'autre part, vu la stratégie de rupture de Free sur ses marchés (le triple-play à 30 euros, merci qui ?), Virgin a effectivement du souci à se faire de ce côté là, sa santé financière ne lui permettant guère de manoeuvre.


jeudi 14 août 2008

Orange débute doucement son championnat

Je vous avais parlé tantôt du match Orange-Canal+ au sujet des droits de redif' de la Ligue 1. Quelques articles en ce désert médiatique qu'est le mois d'août (merci Internet !!) permettent de suivre la manière dont Orange gère son début de championnat.

Orange avait misé, selon cette info de la fin du mois de mai, sur un recrutement plutôt sympathique (Céline Giraud, Youri Djorkaeff, Denis Balbir) pour mettre en avant leur principal produit d'appel, le "grand match du samedi soir", pour lequel l'opérateur avait du mettre 200 millions d'euros sur la table (lot Premium 3). Ils ont les moyens, rassurez-vous. Voici le détail de l'offre, par ailleurs :

"Un forfait mensuel de 6 euros en plus de l'abonnement triple playPar ailleurs, dès le lundi matin, et pendant une semaine, les utilisateurs pourront accéder à la demande à des résumés de matches, aux meilleurs des buts et à un magazine d'actualité du foot. Pour accéder à ces contenus, il faudra être abonné à l'offre triple play d'Orange et s'acquitter d'un forfait mensuel de 6 euros par mois.
Les contenus VOD seront également accessibles sur PC, y compris aux non-abonnés Orange, contre paiement à l'acte.

Sur le mobile, Orange propose également une option facturée 6 euros par mois, qui donnera accès à la diffusion en direct de huit matches, à des résumés et à la possibilité de revoir les meilleures actions en quasi direct. L'opérateur reconduit également son dispositif d'alerte buts par SMS."


Orange, un déjà beau et gros bébé, se place donc clairement sur une logique de contenus, coupant le pied à Canal+, qu'il concurrence sur le foot, et également sur le cinéma... Seule parade possible à l'heure actuelle : exiger la scission réseau/service, un peu comme ce qui se fait dans le gaz. Posséder les tuyaux et ce qui coule à l'intérieur, voilà effectivement qui n'arrange pas la concurrence ! Enfin, je dis ça comme ça, moi. Mais je ne suis pas le seul :

"Reste que cette initiative a de quoi faire grincer quelques dents : seuls les abonnés d'Orange peuvent y accéder, pas les clients de Free ou de Neuf Cegetel".

Pour le reste, Orange s'en tire plutôt bien, avec une première affiche (un Rennes-Marseille) qui a mis le niveau assez haut... enfin c'est surtout grâce au spectacle du match : 8 buts en un match, quand c'est parfois le nombre de buts d'une seule journée pour tous les matchs, ça s'appelle de la chance. Vu chez Ariase, ainsi :

"Le score et le spectacle étaient donc au rendez-vous. Et du côté d'Orange, quelles ont-été les premières réactions ? Présent dans les tribunes à Rennes, Xavier Couture s'est déclaré "satisfait et fier des équipes techniques et des commentateurs". Le directeur des contenus Orange a reconnu par ailleurs que des ajustements étaient envisagés pour améliorer davantage Orange Foot. "

Des améliorations ? Size does matter, chez Orange, qui voudrait inclure des statistiques en temps réel, la création de communautés de supporters virtuelles, et même une option Replay inspiré des ralentis de Matrix... En tout cas pour l'instant, sur les 1,5 millions de clients potentiels Orange disposant de l'IpTV, seuls quelques milliers ont franchi le pas.

mercredi 13 août 2008

L'Avicca se prononce en faveur d'un alternatif pour la 4e licence

L'Avicca a rendu un avis intéressant que j'avais loupé Dieu sait comment (j'ai toujours dit que ces fils rss étaient trop petits !) dans le cadre de la consultation publique sur la 4e licence, dont voici les principaux éléments :

En ce qui concerne la 3G/UMTS, il est possible de viser deux objectifs pour l’attribution de licences dans la bande 2,1 GHz, en découpant ce qui devait constituer la « 4e licence » :
- attribution d’une grande majorité de la ressource à un nouvel entrant, qui dynamiserait un secteur oligopolistique
- attribution du reste de la ressource à un ou des opérateurs en place avec notamment comme contrepartie une couverture équivalente à celle de la « 2G », en 900 MHz, pour éviter « des zones blanches de 3e génération »

L’ARCEP pourrait affiner, en variante, un scénario privilégiant l’attribution de la majorité de la ressource restante à un opérateur de gros neutre, permettant d’une part d’assurer une dynamique permanente du secteur, notamment pour les opérateurs virtuels (MVNO), et d’autre part d’ouvrir le jeu sur le fixe, impacté par la convergence fixe/mobile.

On peut difficilement être contre ! Comme je le rappelais ici, le niveau des prix des télécoms en France est à la traîne, rapporté à ses voisins européens, et cette situation est imputable en partie à la structure figée des 3 grands opérateurs de télécoms. Bruxelles nous avait déjà rappelé à l'ordre en mars, toujours au sujet de la 4e licence. Pour le reste, il faudra attendre le 30 septembre pour les résultats officiels de la consultation publique de l'Acerp.

dimanche 3 août 2008

Rapport du Conseil de la concurrence sur les MVNO : encore faut-il que cela soit lu !

C'est dit et bien dit : les MVNO souffrent du manque de concurrence ! Le Conseil de la concurrence a rendu le 30 juillet son avis relatif "à la situation des opérateurs mobiles virtuels (MVNO) sur le marché français de la téléphonie mobile". Le rapport complet est à télécharger sur leur site directement. En voici les meilleurs extraits selon leur communiqué de presse :

- Le Conseil note qu'actuellement, moins de 5 % des souscripteurs d'une offre de téléphonie mobile sont clients de MVNO, alors que la part de marché des opérateurs sans réseau atteignait en 2006 près de 25 % en Allemagne, et 15 % au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. La date d'entrée des opérateurs virtuels en France, plus tardive, ne peut à elle seule expliquer cette situation.

- des conditions contractuelles particulièrement contraignantes ont été accordées par Orange et SFR en 2004-2005, au moment de l'ouverture du marché de gros de l'hébergement sur leur réseau, Bouygues Télécom n'ayant, dans un premier temps, participé que très marginalement à l'accueil des MVNO

- Dans ce contexte, il est impératif de créer de nouvelles incitations concurrentielles pour améliorer les conditions dans lesquelles les MVNO peuvent être hébergés par leurs opérateurs hôtes.



Et c'est à ce moment que ressort la fameuse 4e licence 3G ! Voyez plutôt :

- Les incitations peuvent venir ... de l'attribution d'une quatrième licence : loin d'être défavorable aux MVNO, une telle option peut, au contraire, créer une dynamique positive, à condition là encore qu'elle s'accompagne d'un « déverrouillage » des conditions techniques, tarifaires et contractuelles faites aux opérateurs virtuels dans le sens déjà exposé ;

Autre point à retravailler : la durée des contrats, qui avec des clauses d'exclusivité de 10 ans, empêchent clairement les MVNO de renégocier leurs conditions d'hébergement par les historiques. L'article de la Tribune revient également sur l'ensemble ce rapport. C'est une initiative que je soutiens, en espérant que les professionnels su secteur qui seront sollicités pour la "consultation publique" de l'Arcep aient le temps d'y jeter un oeil... averti.

jeudi 31 juillet 2008

En attendant les travaux, les expériences continuent

Il faudra attendre encore un peu pour avoir toutes les données du plan d'Eric Besson pour le Numérique ! Les débats des Assises du Numérique, plus longs que prévus à analyser, doivent être intégrés au rapport final, qui sera présenté en septembre, donc. Cependant, une autre info sur le même sujet mérite d'être rapportée :

"Eric Besson a récemment signé une convention de partenariat avec la ville de Coulommiers pour qu'elle soit la première à passer de l'analogique au tout numérique, pour la réception de la télévision, et ce dès novembre. L'arrêt de l'analogique est quant à lui prévu pour février 2009. Neuf communes voisines ont, elles aussi, signé des conventions identiques, ce qui porte au total à près de 25.000 le nombre de personnes concernées."

Une expérience in-vivo, en quelque sorte, qui me plaît bien !

mercredi 30 juillet 2008

3G : la guerre des phrases

Pour résumer le mois de juillet, je vous propose ces 3 phrases qui montrent bien à quel point les monopoles existants ont peu à craindre de la 3G, et le font savoir :

"Je me suis acheté un château, ce n'est pas pour laisser les romanichels venir sur les pelouses"

"A mon avis, ils ne toucheront pas à leurs tarifs, sinon on ouvrira une quatrième licence. Ca va les calmer très vite!"

La 1ère est de Martin Bouygues, (le romanichel, ce sont les nouveaux entrants, évidemment)
La 2nde est de Copé (évoquant le "deal" du gouvernement au opérateurs : on vous taxe, et si vous laissez vos prix inchangés, on ferme la 4e licence)

CQFD ?

dimanche 27 juillet 2008

TMP vs. 3G, c'est dans le rapport du CSA sur la télévision numérique

Avant le très attendu rapport du Conseil de la Concurrence sur la 4e licence 3G, voici un autre rapport émanant d'une autre autorité administrative, le CSA. L'étude, remise courant juillet à Sarkozy, Accoyer et Poncelet résume la situation de la tv numérique, sous ses deux incarnations, la TNT HD d'un côté, et la TMP (télévision personnelle mobile) de l'autre. TMP dont les 13 fréquences ont attribuées par le CSA sont les suivants : BFM TV, Canal+, Direct 8, EuropaCorp (chaîne cinéma dirigée par Luc Besson), Eurosport, I-TELE, M6, NRJ 12, NT1, Orange Sport (chaîne de l'opérateur de télécoms Orange), TF1, Virgin 17 et W9. Mais ça n'est pas ce dont je voulais vous parler.

Le rapport sur la télé numérique parle donc de :

- La TNT HD. 1 million de personnes potentiellement concernées. Le CSA insiste sur cette TNT HD, qui doit permettre au plus grand nombre d'obtenir gratuitement des chaînes en HD, ce qui n'est pour l'instant le cas qu'en mettant la main à la poche. En revanche, seules les chaînes TNT seront disponibles, évidemment, et encore, pas toutes (France 2 HD, M6 HD, TF1 HD, Arte HD et Canal+ HD). Mais c'est un bon premier pas. Une couverture de 80% de la population devrait être atteinte en 2 ans, les première émissions commençant en octobre 2008.

- La TMP. Pas tout à fait comme la 3G. Le CSA précise : "En comparaison à la télévision déjà disponible par le réseau de téléphonie mobile 3G, la TMP offre une qualité de réception bien meilleure, sur des écrans potentiellement plus larges. De plus, elle peut être reçue par un plus grand nombre que la télévision sur mobile 3G". Mais la TMP nécessite un réseau particulier (DVB-H), qu'il reste à construire. Et les luttes entre les concurrents TMP, notamment Orange et Canal (qui se sont déjà bien bagarrés auparavant), risquent de repousser les émission à tard en 2009. D'ici là, la 3G aura probablement fait son trou, car la couverture prévue par le CSA n'est que de 30% d'ici 3 ans, avec en plus le passage par un abonnement...

vendredi 25 juillet 2008

Kertel en veut ! (4ème licence toujours)

ça ressemble à un Oedipe, version numérique, évidemment. Kertel, l'ancienne filiale d'Iliad (Free), veut tuer le père et se lance à son tour dans la bataille de la 4ème licence. Sur quels espoirs se fonde Kertel, jusqu'ici plutôt spécialiste des cartes de téléphonie prépayées et donc des appels vers l'étranger. On rappelera que Kertel est déjà MVNO (qui loue le réseau de Bouygues), mais que financièrement, la 4ème licence lui est tout à fait hors de portée.

http://www.blogbourse.com/roller/bourse-action-pour-tous/resource/Kertel%20logo.jpg

Des rumeurs font état de plusieurs possibilités pour Kertel :

- simple coup de bluff pour détourner l'attention de Free, déjà bien occupé à racheter Alice, et à communiquer tous azimuts sur la 3G
- le découpage en lots de la 4ème licence, envisagée par l'ARCEP, pourrait permettre à des petits opérateurs, du type de Kertel, de mettre la main sur un lot, et ce faisant faire augmenter les enchères.
- un "gros", pas forcément des télécoms, pourrait appuyer la stratégie de Kertel, la finançant, pour pouvoir jouer sur la convergence numérique.


Kertel qui veut y aller sur la 4e licence (entendre : ils pensent qu'ils peuvent gagner, donc ils pourraient avoir des atouts dans leur jeu)
http://www.echosdunet.net/dossiers/dossier_2511_kertel+se+lance+contre+iliad+pour+quatrieme+licence+3g.html

samedi 14 juin 2008

La "consultation publique" de l'Acerp : gardons profil bas...

Une "consultation publique"... c'est un lot de consolation pour Free, qui s'est fait jeté comme un maraud de l'appel d'offre pour la 4è licence 3G au mois d'octobre ? Une manière de fuir de justesse une fessée méritée voulue par Bruxelles, en vertu d'une évidente entrave à la concurrence, et donc à la baisse des prix pour les consommateurs ? C'est donc finalement le gouvernement qui a demandé à l'Arcep de lancer une "consultation publique" pour re-commencer un tour de négociation avec des nouvaux entrants pour qui l'accès à la 3G est aussi simple que le mot "survie en milieu hostile". Enfin. Les Echos nous détaillent des modalités qui ressemblent étrangemment à un 2nd tour qui ne dit pas son nom :

"Trois types de scénarios sont envisagés", explique l'Arcep : l'attribution "de l'ensemble des fréquences à un nouvel entrant selon des modalités comparables au troisième appel à candidatures", une attribution "en plusieurs lots, dont certains seraient réservés en priorité aux nouveaux entrants et d'autres ouverts aux nouveaux entrants et aux opérateurs existants", ou encore une "attribution en plusieurs lots ouverts à tout opérateur". "L'attribution de ces fréquences est un enjeu d'autant plus important qu'elle est associée pour un nouvel entrant à un accès aux fréquences de la bande 900 MHz, dans un contexte de pénurie durable de fréquences basses", indique l'autorité."

Est-ce à dire que les dossiers estampillés "nouveaux entrants" ont une chance d'éviter la case "poubelle" ? Il faut dire que face à la somme exigée (620 millions d'euros payable en une fois, à l'origine), le Conseil d'Etat avait déjà proposé un étalement du paiement, sans quoi à ce niveau de prix et de modalités de paiement, seuls les 3 opérateurs SFR, Orange et Bouygues pouvaient postuler... Merci pour eux. Réponse en tout cas sur les modalités de l'appel d'offres (lots/pas lots; paiement étalé; réservations de certains lots aux nouveaux entrants ou mixité des candidatures) le 30 septembre. En attendant, les historiques se taillent la part du lion. Pour les infos officielles et détaillées, c'est par ici. Et en parlant de lots, ce pourrait bien être un cadeau fait aux historiques, comme le note Que Choisir repris par ZDnet:

« Cette formule est dangereuse car elle permet aux opérateurs en place d'acheter encore de nouvelles fréquences et ainsi d'asseoir leur domination sur un marché déjà peu concurrentiel », estime Edouard Barreiro, chargé de mission NTIC à l'association.

Eh oui, et ce qui ne fait pas les affaires de Free, car vendre en lots, en télécoms comme en immobilier, c'est s'assurer une surenchère, et donc une prime au plus fort (Orange)... et ce ne sont pas les quelques lots qui pourraient être réservés pour les nouveaux entrants qui y changeraient quelque chose. Pour mémoire, la candidature de Free avait été plutôt bien reçue l'été dernier, comme le montre cette brève de BFMtv :





Ailleurs, on est presque ironique (sans le vouloir ?) :

"Les participants à la consultation sont invités à réaliser une analyse comparative des différents cas, en gardant à l'esprit les thèmes de l'intérêt général, de la stimulation de la concurrence et du bénéfice du consommateur.".

En tout cas, le lotissement pourrait bien également se retourner contre les "gros", Free inclus, car les acteurs télécoms alternatifs seraient alors en mesure de mettre la main sur un lot... Je pense notamment à Virgin, Numéricable ou encore Kertel qui auraient ainsi la possibilité de brouiller un peu plus le jeu, en tout cas, pour les "gros", il y a plus à perdre qu'à gagner (et c'est déjà une bonne nouvelle). La bataille continue, ne quittez pas !



jeudi 12 juin 2008

Réutilisation des fréquences de l'analogique : un nouveau duel Orange-Canal+, et une (petite) clé d'entrée pour les MVNO

Enfin un peu plus de temps pour vous reparler des luttes suscitées par la libération des fréquences de l'analogique. Eric Besson avait annoncé précédemment qu'il remettrait ses propositions sur le passage au tout-numérique cet été. Réseaux-Telecoms, relatant un colloque sur les médias numériques, nous livre la clé qui permet de comprendre qui va se battre et pourquoi (et pourquoi on va retrouver les même adversaires) :

"Au coeur du conflit : l'attribution des fréquences hertziennes qui devraient être libérées d'ici 2011 avec l'arrêt de la télévision analogique. Alors qu'il semble aujourd'hui acquis que les télécoms devraient récupérer une partie de ces fréquences sans pour autant dépouiller totalement le secteur audiovisuel, ce dernier peine encore à accepter le découpage proposé. La bataille qui s'est engagée depuis plusieurs mois est lourde de conséquences financières. Dans le futur monde numérique où le modèle économique n'est pas encore bien établi, chaque acteur essaye de se positionner au plus vite sans craindre - à l'instar d'Orange qui se lance dans la production de contenu - de brouiller les pistes"

http://www.filedoctor.net/images/file_folders.jpg

L'opérateur historique toujours dans les bons coups quand il s'agit d'étendre sa domination sur le secteur ! Que prévoit la loi pour la réattribution de ces fréquences ? A peu près ça, et c'est dans une loi du 5 mars 2007 (art.2) :

–«...les fréquences libérées par l’arrêt de la diffusion analogique d’un service de télévision par voie hertzienne
terrestre autres que celles résultant de la mise en oeuvre de l’article 98 font l’objet d’une réaffectation par le Premier
ministre ...»
–«....La commission du dividende numérique se prononce sur le projet de schéma national de réutilisation des
fréquences libérées par l’arrêt de la diffusion analogique que lui soumet le Premier ministre...»
–«...La mission de la commission ainsi que les fonctions des membres qui la composent prennent fin le 30 novembre
2011...»

Les fréquences libérées par la fin de la télévision analogique vont profiter aux nouveaux médias. C'est ce qu'on appelle par ailleurs le dividende numérique, un gâteau qui, je l'espère en tout cas, réussira à faire sauter les verrous oligopolistiques des marchés du numériques ! Comment les réutiliser ? A priori l'on se dirigerait vers l'attribution de neufs canaux aux télécoms (j'imagine la tête des dirigeants de Canal+, ça ne doit pas être triste !), et pour la bonne cause, s'il vous plaît ! L'idée, c'est de réduire la fracture numérique, en offrant à tous la possibilité d'accéder à Internet en haut débit sur son mobile. Why not ? Personnellement, j'y vois surtout un nouveau terrain d'affrontement entre Orange, désormais bien parti pour étendre sa puissance de télécoms sur l'audiovisuel, et Canal+, qui après avoir encaissé la perte de l'exclusivité du foot au profit d'Orange, voit son arrière-cour toujours plus ouverte. Cela pourrait aussi être l'occasion pour les opérateurs alternatifs, ou MVNO, appelez-ça comme vous voudrez, d'obtenir une part du gâteau numérique.

Et pour les plus têtus d'entre vous, une explication technique de la différence entre analogique et numérique vous attend ici !



vendredi 23 mai 2008

Free vs. Orange sur la fibre optique...

... avec en prime Eric Besson en "enfant sage". Document intéressant, et en tout cas très bien filmé, pour le reste, je vous laisse juger du contenu...


Free donne une leçon de fibre optique au ministre Besson
envoyé par La_chaine_techno

mercredi 7 mai 2008

Mort de la télé analogique, on en saura plus cet été

Vu sur le portail Internet du gouvernement, au sujet de la télévision numérique :

"Eric Besson a présenté les modalités d’élaboration du schéma d’arrêt de la télévision analogique et du schéma de réutilisation des fréquences libérées, lors de la réunion du Comité stratégique sur le numérique du 6 mai.

Le Premier ministre souhaite que ces schémas soient prêts d’ici l’été.

Ils s’appuieront sur un "plan cible" d’affectation des fréquences, donnant la visibilité nécessaire aux industries de l’audiovisuel et des télécommunications et permettant la valorisation du patrimoine immatériel de l’Etat.

Eric Besson a fait du chantier de l’extension de la télévision numérique terrestre, tant pour la couverture des fréquences que pour l’équipement des ménages en postes capables de la recevoir, l’une de ses priorités. "La télévision numérique terrestre (TNT) doit apporter à tous les Français 18 chaînes gratuites en qualité numérique, et demain en Justifierhaute définition", a-t-il souligné.

La migration vers la TNT doit également permettre de valoriser les fréquences libérées."

Il faudra donc attendre cet été pour avoir plus de précisions sur la transition vers le tout-numérique ! Je reparlerai quand j'aurai plus de temps de cette histoire de fréquences libérées, qui pourraient intéresser les nouveaux entrants du marché des télécoms ! A suivre, donc !



dimanche 30 mars 2008

Le WiMax pour les Nuls

Rapidement par manque de temps, une perle découverte sur les autoroutes de l'information, une explication simple mais précise de la technologie WiMax, appelée à se développer, comme en témoignent des essais en Norvège, ou en Inde.


Schéma d'un réseau maillé WiMAX


Avec un potentiel intéressant à la clé pour cette norme de mobilité à haut débit, comme la couverture de la "zone du dernier kilomètre" (un peu comme la fameuse "logistique du dernier kilomètre" en transports), l'utilisation de WiMax comme réseau de collecte, permettant de créer des réseaux maillés

vendredi 14 mars 2008

Jeux vidéos et téléphonie mobile : let's play together

Une étude intéressante sur les jeux vidéos et la téléphonie mobile, éditée par l'IDATE, dont voici la présentation et les éléments de réflexion les plus intéressants :

"A partir des années 2000, qui marquent le démarrage des jeux vidéo sur mobile, on a assisté successivement à la multiplication du nombre de développeurs, à la création de filiales jeux mobiles par les éditeurs de jeux vidéo classiques, à la montée en puissance des investissements des opérateurs de télécommunications dans une grande variété d'activités (édition, agrégation, distribution, plates-formes, licencing…). En 2001, les jeux téléchargés apparaissent. Novembre 2003 marque un changement radical avec la commercialisation de la console communicante n-Gage qui fonctionne avec des cartouches de jeu.

Depuis, trois phénomènes ont conduit le secteur des jeux vidéo sur mobile à passer à la vitesse supérieure :
• La chaîne de valeur s'est organisée, et notamment raccourcie, les petites entreprises laissant la place à des sociétés financièrement en mesure de porter le développement du secteur.
• Les consommateurs ont fait l'apprentissage des terminaux au-delà de la fonctionnalité de téléphonie. Les progrès technologiques ont permis d'intégrer dans les téléphones mobiles des fonctionnalités jusque-là dévolues à des terminaux dédiés.
• Les opérateurs mobiles ont su préserver l'intégrité de leur modèle économique malgré des lacunes en termes de lisibilité de leurs offres. L’opérateur reste encore pour un temps l'interlocuteur unique, celui qui facture. Mais les opportunités des modèles économiques de l’Internet mobile sont réelles."





Avec les questions qui se posent sur un secteur appelé à exploser en termes de chiffre :

• Quels sont les facteurs clés de développement du secteur des jeux sur mobile ?
• Quelles sont les principales stratégies éditoriales et les types de contenus proposés ?
• Les évolutions technologiques des réseaux mobiles permettent-elles d'envisager un marché de masse ?
• Quels sont les enjeux pour les éditeurs, développeurs et distributeurs de jeux sur mobile ?
• Opérateurs de télécommunications vs portails de distribution ou agrégateurs : quels services pour le joueur ?
• Quels sont les éléments déterminants de l'écosystème du joueur sur téléphone mobile ? Quels sont les profils identifiés ?

Bonne lecture !

samedi 9 février 2008

Match Orange-Canal : le résumé par Silicon

Pour ceux qui avaient loupé le début... du grand film/match de ce début d'année (FC Orange vs. Canal+ United), l'article de Silicon.fr résume bien la manière dont ont été attribués les droits du foot français pour les 4 prochaines saisons, avec notamment la fin du monopole exclusif de Canal+ sur les images de la Ligue 1, "grâce" à l'arrivée du chevalier Orange... :

"Mais c'était sans compter l'arrivée d'un nouvel entrant qui bouscule l'ordre établi : Orange. Et l'opérateur aurait joué la surenchère.

Du coup, la LFP obtient le jackpot. Finalement, Canal Plus emporte 9 lots sur 12 dont les lots Premium 1 et 2 (les dix plus belles affiches de la saison le dimanche soir et le grand match du dimanche soir). Orange obtient le convoité lot Premium 3 (le grand match du samedi soir). Problème, Orange n'a pas de chaîne de TV classique. La filiale de France Télécom diffuserait ces contenus sur ADSL, mobile et peut-être par satellite mais seulement pour ses abonnés ADSL privés de TV par Internet, selon son président Didier Lombard. Mais cela ne semble pas avoir ému la Ligue..."

Effectivement, ce fût une belle bataille... Mais il y a mieux. Car Orange n'aura probablement pas le champ libre, pour la simple et bonne raison que Vivendi, la maison-mère de Canal, possède aussi SFR, et un "prêt", ou en tout cas un contrat spécifique pour SFR devrait déplacer un peu plus la lutte des 3 grand opérateurs sur le terrain des contenus. Ce sont les "petits" qui doivent être contents (Neuf, Free...), complètement évincés de la compétition... Les oligopoles mènent la vie dure aux nouveaux entrants !

Rendez-vous cet été pour des infos sur les premières diffusions d'Orange !